La chronique de Marie AZORIN

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Les chauves-souris, mammifères volants

chauve-souris

A Cazouls et dans ses environs immédiats, on peut observer des chauves-souris et en particulier les espèces locales, en l’occurrence la Noctule commune de Leisler aux abords de la Boyne et les Pipistrelles dans le village.
Les chauves-souris sont des petits mammifères présents sur la Terre depuis 50 à 70 millions d’année. On dénombre 1100 espèces de chauves-souris dans le monde et 35 espèces en France (une trentaine dans l’Hérault). Dans notre pays, elles se répartissent en quatre familles : les Rhinolophidés avec un nez en forme de fer à cheval, les Molossidés dont le museau évoque celui d’un chien, les Minioptéridés au front bombé et les Vespertilionidés dont le faciès ressemble à celui d’une souris.
Ces mammifères sont de petite taille, elles pèsent entre 4 gr (les Pipistrelles) et 70 gr pour les plus grosses, les Noctules. En France toutes les chauves-souris sont insectivores et peuvent consommer en une nuit près de la moitié de leur poids en insectes variés, tels les moustiques, les scarabées ou encore les papillons de nuit dont beaucoup de chenilles se développent aux dépens des cultures, mais aussi les araignées. Une chauve-souris peut manger entre 3000 et 6000 moustiques en une nuit.
Les chauves-souris sont les seuls mammifères volants. Elles volent grâce à leurs ailes qui est une main qui s’est transformée et dont les longs doigts sous-tendent une membrane de peau souple et élastique.
Ce sont des animaux nocturnes qui émettent des ultrasons qui leur permettent de se repérer la nuit et chercher leur proie. Chaque espèce va émettre à une fréquence différente.

Le rythme annuel des chauves -souris est le suivant :
En juin, elles mettent bas dans des cavités chaudes et sèches pour préserver leur bébé, un unique jeune (rarement 2). Elles organisent un système de garderie car elles se sont regroupées en colonie dans un gite de mise bas. Après l’allaitement à l’âge de 4 à 6 semaines, le petit apprend à voler et à chasser les insectes.
A l’automne, l’accouplement a lieu dans un site différent. Les sites de rencontres sont des lieux spécifiques. En novembre, débute l’hibernation jusqu’au mois de mars environ dans un lieu différent humide et froid comme les caves, les grottes, les arbres creux. Leur température corporelle s’abaisse considérablement et leurs rythmes cardiaques et respiratoires ralentissent. Elles sont alors très fragiles et tout dérangement peut leur être fatal en raison de la dépense d’énergie nécessaire au réveil.
Les menaces qui pèsent sur les chauves-souris sont nombreuses :

  • la prédation naturelle ou pas (fouines et rapaces nocturnes, chats domestiques),
  • la transformation du milieu (prairies en culture, assèchement des zones humides, suppression des haies et des arbres, abattage des arbres creux),
  • utilisation massive des produits phytosanitaires contre les insectes et antiparasitaires.
  • A ces facteurs, il convient de rajouter la destruction de leurs gites, le trafic routier, les collisions avec les éoliennes et la pollution lumineuse.

Aussi pour aider cette espèce protégée (loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature), conservons leurs milieux de vie ! Préservons les terrains de chasse des chauves-souris (haies, vergers traditionnels, rivières bordées d’arbres, prairies de pâture…) ainsi que les gites où elles hibernent et se reproduisent (vieux arbres, combles, grottes …) !

L'effraie des clochers

effraie des clochers

A Cazouls, au mois de février 2017, un couple a élu domicile dans la cavité d'un tronc de platane au niveau du Syndicat des Eaux. On pouvait entendre les expressions vocales de l'effraie, des ronflements au rythme très irrégulier et des chuintements prolongés.
Plus récemment au mois de juillet, les propriétaires de la Villa St Germain à l'entrée du village ont trouvé sur les marches de leur perron des boulettes de réjection d'une effraie et ils ont eu la chance même de l’entendre de temps en temps. Depuis quelque temps, plus rien. L'oiseau s'est envolé vers de nouveaux cieux !
L'effraie des clochers est une chouette de taille moyenne, munie de longues ailes et avec une tête bien distincte. L'effraie des clochers a les parties supérieures brun clair, tachetées de noir et de blanc. Les ailes arrondies et la queue courte sont blanches ou d'un brun très clair, et sont couvertes d'un plumage duveteux. Les parties inférieures sont blanc grisâtre. Les longues pattes blanches sont légèrement emplumées, jusqu'aux doigts gris. La tête est grande, avec des disques faciaux formant un cœur blanc, bordé de brun clair. Les yeux sont foncés au contraire des autres hiboux. La zone frontale est d'un blanc pur. Le bec est crochu et clair. La femelle est plus grande que le mâle.

L'effraie des clochers un oiseau nocturne, dormant dans des cavités pendant le jour. Elle est sédentaire.
Elle est plutôt silencieuse en dehors de la période de reproduction et de la parade nuptiale. Son cri d'alarme est un sifflement rauque lancé en vol. Le cri de détresse comprend des séries de hurlements traînants. L'effraie des clochers vit dans des zones découvertes, cultivées, avec des arbres clairsemés, des arbustes et des haies, de vieilles bâtisses, granges, étables, ruines et clochers.
L'effraie des clochers se nourrit principalement de rongeurs, et surtout la nuit. Elle traverse les champs en vol silencieux, et quand une proie est localisée, elle la saisit avec ses longues serres. Elle l'avale entière, les os, le crâne et tout le reste. Elle rejette des pelotes comprenant les parties indigestes, au dortoir ou près du nid. L'effraie des clochers est solitaire ou trouvée en couples.
Pour défendre le territoire et le nid contre un prédateur, l'effraie des clochers déploie ses ailes et les incline vers l'intrus. Ensuite, elle penche la tête d'avant en arrière. Tandis qu'elle effectue cette parade menaçante, elle émet des sifflements et claque du bec avec avec les yeux révulsés. Si l'intrus insiste, elle lui tombe dessus et le frappe avec ses pattes.
L'effraie des clochers est monogame, avec des liens permanents dans le couple. La parade nuptiale comprend des vols effectués par le mâle, accompagnés de cris, et des poursuites de la femelle par le mâle. Le mâle effectue aussi des "vols de phalènes" en face de la femelle, voletant avec les pattes pendantes pendant plusieurs secondes. Les accouplements ont lieu pendant la recherche du site du nid, et continuent en intensité moindre pendant l'incubation et l'élevage des jeunes.
Le nid est un tas de terre avec de la paille. Il est établi sur une avancée, dans une grange ou un bâtiment tranquille, parfois dans un trou d'arbre. La femelle dépose 4 à 7 œufs, à raison d'un œuf tous les deux ou trois jours (parfois jusqu'à 18 œufs). Les jeunes quittent le nid à l'âge de 50 à 70 jours, effectuant ainsi leur premier vol. Ils deviennent indépendants au bout de 3 à 5 semaines après leur premier vol.
L'effraie des clochers meurt souvent au cours des premiers mois de sa vie, par manque de nourriture et par des collisions avec des clôtures, des véhicules et des immeubles. La plupart des adultes ne dépasse pas l'âge de deux ans. Elle est victime aussi comme d’autres espèces d’empoisonnement ou d’intoxication en consommant des proies ou des cadavres contaminés par les insecticides utilisés en agriculture.
Protégeons l’effraie des clochers par : pose de nichoirs, de grillage sur les cheminée, maintien des prairies naturelles et jachères, limitation des produits phytosanitaires, conservation des vieux arbres, plantations des haies à la place de murs.
Le vol flottant et ondoyant de l'effraie des clochers au-dessus de terres cultivées est au crépuscule un spectacle mémorable mais de plus en plus rare.

Le Rollier d’Europe

rollier d'Europe

Bien présent à Cazouls (photo prise par Isabelle Boudeaud), le Rollier d'Europe (Coracias garrulus) est un bel oiseau migrateur qui niche dans des régions aux étés chauds. Il recherche des paysages variés, composés de différents types de milieux (forêts claires, oliveraies, ripisylves, friches, prairies de fauche, cultures, steppes...). Son aire de répartition s'étend de la péninsule ibérique au nord-ouest de la Chine en passant par la Turquie et la Russie. Il hiverne en Afrique tropicale.
L'espèce est globalement en déclin en Europe. Il a déjà disparu de plusieurs pays comme le Danemark, la Finlande, la Suède ou l'Allemagne, et sa population continue de baisser dans d'autres comme le Portugal, la Lettonie, la Russie ou l'Ukraine. La France est l'une des rares nations du continent où le nombre de couples augmente.
De la taille approximative d'un choucas, cet oiseau trapu vivement coloré est surmonté d'une grosse tête pourvue d'un bec noir épais, crochu à l'extrémité. Sa voix est rauque et ressemble beaucoup à celle d'un corvidé. Les cris sont des "rak" brefs ou des "rak rak rak rak rak" en série. La parade nuptiale est accompagnée de cris en crécelle, rauques et stridents.
Le rollier d'Europe vit en solitaire ou en couples. Il défend âprement son territoire dont il chasse sans ménagement tous ses congénères.
En migration, il fait preuve d'un comportement plus conciliant. Il chasse à l'affût : se perchant bien en vue, souvent en terrain découvert, il s'élance un peu à la manière d'une pie grièche pour capturer les insectes à terre ou même en plein vol.
Le rollier d'Europe ne fabrique pas de nid. Il dépose sa ponte dans un ancien nid de pic, dans une cavité naturelle d'arbre (généralement pin ou chêne), à une hauteur qui varie entre 5 et 10 mètres. La saison de nidification se déroule de mai à juillet, avec une pointe de la mi-juin à la mi-juillet.

migration

La migration des oiseaux

La migration est un mouvement saisonnier de certains oiseaux qui se déplacent entre une aire de reproduction et une aire d'hivernage. C'est une période intéressante car on peut voir beaucoup d'espèces inusuelles en route vers l'Equateur et au-delà.
Sur environ 600 espèces d'oiseaux terrestres qui nichent en Europe et en Asie, 40 % migrent en automne. La plupart des oiseaux migrateurs peuvent être répartis entre deux groupes : ceux dont tous les représentants quittent l'Europe en automne et ceux qui migrent à l'intérieur de l'Europe ou qui viennent y passer l'hiver. La plupart des oiseaux migrateurs voyagent seuls ou en petits groupes, d'autres se déplacent en grandes troupes. Un grand nombre d'oiseaux, tels que la grive mauvis, voyagent la nuit et se reposent le jour
En Europe, la plupart des migrateurs traversent le continent en automne en direction du sud-ouest. Cependant, cette règle connaît des exceptions. Il existe des oiseaux qui nichent dans l'hémisphère sud et qui hivernent au nord, comme par exemple le puffin majeur et le pétrel de Wilson qui, hivernent dans l'Atlantique Nord.
Les espèces dont tous les individus quittent l'Europe vont presque tous hiverner en Afrique et sont presque tous de vrais insectivores (hirondelles, martinets, gobe-mouches, Traquet motteux) ou le sont en grande partie (fauvettes, pouillots). Cependant le gobe-mouches nain, le pouillot boréal et le pouillot verdâtre vont passer l'hiver en Inde ou dans le sud-est asiatique.
La plupart de ceux qui viennent hiverner en Europe occidentale sont des canards, des oies et des limicoles venus du Grand Nord ou de l'URSS. Ils regagnent alors la mer du Nord, la Grande-Bretagne, ou l'ouest de la France où le climat est bien plus doux que dans le nord et le centre du continent. La recherche des aliments y est plus aisée car le gel et la neige recouvrent encore les plages ou les champs. De même, de nombreux oiseaux des eaux douces hivernent en mer et près des côtes où la glace est absente ; il s'agit par exemple des grèbes, plongeons et de nombreux limicoles de l'Arctique. Dans ce groupe on trouve aussi le héron cendré, le merle noir, l'étourneau, le cygne tuberculé, le martin-pêcheur qui sont largement sédentaires dans une grande partie de leur aire de répartition européenne, mais qui quittent les contrées nordiques trop froides en hiver ou dont les eaux sont prises par les glaces. Cela explique pourquoi au sein d'une même espèce certains individus migrent, alors que d'autres sont sédentaires.
La migration d'une espèce est donc souvent en relation avec son régime alimentaire et à la quantité de nourriture disponible. La plupart des oiseaux insectivores sont migrateurs et quittent l'Europe avant l'hiver. Ils partent habituellement en fin d'été, quand le nombre d'insectes diminue.
Mais cependant, il y a des exceptions à cette règle. Certains oiseaux, comme les fauvettes gagnent le sud bien avant que le temps ou le manque de nourriture ne les y obligent, alors que d'autres comme beaucoup de canards ne migrent que s'ils y sont forcés par la neige et la glace. La fauvette pitchou, la cisticole des joncs et l'hirondelle de rochers sont en grande partie sédentaires, alors qu'elles sont insectivores. À l’inverse, dans d'autres groupes essentiellement sédentaires, on observe des espèces migratrices. La caille, la tourterelle des bois, le hibou petit-duc et le torcol vont hiverner en Afrique alors que les autres gallinacés, pigeons, chouettes et hiboux et les pics ne sont pas migrateurs. La plupart des pipits et bergeronnettes restent en Europe mais les Pipits à gorge rousse, des arbres et la Bergeronnette printanière sont de grands migrateurs.

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Avant la migration, les oiseaux doivent accumuler des réserves d'énergie sous forme de graisse, qui leur permettront de faire face aux efforts intenses du voyage. Pour acquérir ces réserves énergétiques, les oiseaux doivent trouver des aliments en abondance mais quand les conditions sont idéales, la prise de poids est très rapide. Certains gobe-mouches noirs du nord de l'Europe s'engraissent en Espagne et au Portugal avant de traverser la Méditerranée et le Sahara. À raison de 0,25 à 0,30 g de graisse par jour, il leur faut 4 à 5 semaines pour acquérir les stocks nécessaires. Le phragmite des joncs qui pèse normalement 10 à 12 g peut doubler de poids avec la graisse, ce qui lui permet de voler pendant 115 heures au maximum. La Fauvette babillarde qui pèse généralement environ 10 g peut atteindre 18 g avant son départ en migration.
Les raisons physiologiques du phénomène migratoire ne sont pas encore complètement établies, mais il semble que la longueur du jour joue un rôle déterminant en influençant les sécrétions de l'hypophyse.

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Les départs précipités. Des hivers très froids peuvent décider du départ d'oiseaux, qui normalement ne migrent pas, vers des zones de l'Atlantique au climat maritime plus doux. Le départ de milliers d'oiseaux est la conséquence d'une raréfaction brutale de leur nourriture. Des afflux soudains de vanneaux, d'étourneaux, de roitelets huppés et d'alouettes peuvent se produire, venant de n'importe quelle partie de l'Europe où la nourriture est rendue inaccessible par le gel. Les pics épeiches scandinaves peuvent envahir le nord de l'Europe centrale quand les graines de conifères se font rares. Ces mouvements affectent des espèces granivores et frugivores (becs-croisés, jaseurs), mais aussi certains rapaces. La France joue souvent un rôle de refuge en cas de vague de froid plus nordique.
Dans le nord de l'Europe, les conifères produisent beaucoup de graines tous les deux à quatre ans et, dans l'intervalle, il peut y avoir une année de pénurie complète. Les becs-croisés envahissent alors le sud et l'ouest du continent. Nos oiseaux sédentaires peuvent faire mouvement vers le sud ou l'ouest si le temps se détériore soudainement. La plupart de ces oiseaux retournent d'où ils sont venus lorsque la vague de froid se termine.

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Les retours. A partir de la fin février, les migrateurs partiels commencent à revenir sur leur territoire. Bergeronnette grise, grive draine, Rugequeue noir, étourneaux sansonnet et dans les champs les vanneaux huppés comptent parmi les premiers oiseaux de retour.
Au printemps lorsque les migrateurs regagnent l'Europe, ils apparaissent généralement plus tôt à l'ouest du continent que dans le centre ou à l'est. La vitesse de la migration est très variable mais d'une façon générale, la migration de printemps est plus rapide que la migration d'automne, et les migrateurs de la fin du printemps voyagent plus vite que ceux des tout premiers beaux jours. Certains migrateurs, comme le pouillot véloce et la fauvette noire, reviennent dès mars, alors que d'autres, parmi lesquels le martinet et le gobe-mouches tacheté, n'atteignent nos rivages que fin avril, début mai.
De plus, le moment décisif varie non seulement selon les espèces mais aussi selon l'endroit. Par exemple, l'hirondelle du sud de l'Angleterre revient vers ses sites de nidification vers la mi-avril, alors que celles qui nichent dans le nord de l'Écosse, n'arriveront que deux à trois semaines plus tard.
On a démontré que certains oiseaux s'orientent à l'aide des étoiles et du soleil, mais leur connaissance de la géographie locale intervient également, ce qui explique que certains individus reviennent chaque année dans le même jardin.

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